BONNE ANNE 2014

Non, non, je n’étais pas malade.

Et , comme beaucoup de Français, j’ai eu mon lot de sujets de mécontentement et j’aurais pu grogner, grogner….

Mais des activités concrètes m’ont accaparé. Un atelier d’écriture en live, un autre sur Internet. L’intégration dans l’équipe de bénévoles de la bibliothèque de mon village… et puis, il faut bien l’avouer, un peu de paresse, un peu de nonchalance, m’ont fait délaisser mes différents sites.

Je m’y remets donc, l’échéance du réabonnement arrivant. Quitte à payer un hébergement pour une année de plus, autant s’en servir pour s’exprimer. Et je veux surtout que ce que j’ai déjà écrit reste sur la toile un peu plus longtemps.

Comme nous sommes toujours en janvier, même s’il ne reste que quelques petits jours,  je pourrais commencer par mes vœux et là, je reprendrai une phrase que m’a envoyée mon fiston (je ne sais pas si elle est de lui)…

que le pire de 2014 soit le meilleur de 2013

mandelatexte

Ce que je retiendrai de 2013 ?

La disparition de Mandela . Non pas que cette disparition fut une surprise, ni un événement heureux, mais parce qu’elle a permis de reparler de lui et de montrer à des milliards de personnes quel fut cet homme, quelle fut sa grandeur et quelle est sa place dans l’histoire de l’humanité. Elle a permis également de remettre sur le devant de la scène la place du pardon. Elle aurait pu permettre, mais l’actualité nous démontre encore une fois qu’il existe hélas des irréductibles, de réexpliquer aux jeunes générations les dangers de la ségrégation, du racisme, de la haine… j’aurais bien aimé que cette semaine dure plus longtemps. On a vraiment besoin, par ces temps où règne l’individualisme aveugle, du souffle de ces grands personnages qui redonnent espoir et confiance en l’humain.

Il s’est passé plein d’autres choses en 2013, des belles et des moins belles, de belles aventures humaines et de sordides affaires sales et louches. Chaque jour nous montre le pire et le meilleur de cet animal merveilleux qu’est l’homme.

Hélas, les conflits ne cessent pas sur cette terre. Certains durent, durent, et, égoïstement,  nous finissons par nous y habituer.

Vraiment dommage.

Mais revenons à MANDIBA puisque c’est comme cela que les Sud Africains l’appellent.

Bryan Pearson, un Sud-Africain, a été correspondant de l’AFP en Afrique du Sud de 1990 à 1999. Il a, à ce titre, suivi le parcours de Nelson Mandela depuis sa sortie de prison jusqu’à son départ du pouvoir. Il livre un témoignage poignant.

Comment il a réussi à calmer la foule « J’assiste à un meeting de campagne dans la township d’Alexandra, dans la banlieue de Johannesburg. La tension est extrême. » Mandela prend la parole devant une foule imprégnée de sentiments anti-Blancs…« Et puis, brusquement, il s’arrête de parler. Il montre du doigt une femme blanche qui se tient debout parmi les participants, un peu en retrait. Cette femme, là-bas, dit-il avec un large sourire. Elle m’a sauvé la vie. » Il l’invite à monter sur scène et l’embrasse chaleureusement. « Il raconte qu’en 1988, alors qu’il était incarcéré dans la prison de Pollsmoor, près du Cap, il avait été hospitalisé après avoir attrapé la tuberculose et que c’était cette femme, une infirmière, qui l’avait soigné. Mandela réussissait à renverser l’humeur de la foule. Les grondements vengeurs se taisent, noyés sous les murmures d’approbation. »

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Certains héros comme Che Guevarra et Martin Luther King ne deviennent des légendes qu’une fois mort. C’est surtout leur mort, mort violente d’ailleurs, qui en a fait des héros même si leurs idéaux et leur lutte était sincère grande et digne. Leur mort les transforme en symboles de ce qu’ils prônaient. Je parle de ces personnages dans le même paragraphe car l’un et l’autre sont morts jeunes… mais je ne les associe pas pour autant, car si l’un était un apôtre (comme Gandhi) de la non violence, l’autre était un réel combattant. Mon propos n’est pas de justifier leur action mais de comprendre comment et pourquoi ils sont devenus des symboles pour des générations entières.

D’autres, car ils n’appartiennent pas en fait au monde des politiques ou au monde des Grands et mènent une vie plus que modeste suscitent l’admiration quand on en parle mais ont des difficultés à se faire entendre. Et, comme on ne meurt qu’une fois… je pense à l’abbé Pierre ou à Sœur Emmanuelle ainsi qu’à Sœur Thérésa.

Mandela, lui, c’est la légende vivante. Aussi bien du temps de sa longue captivité que du temps de sa présidence. Et encore plus depuis qu’il avait laissé cette activité.

Après vingt-sept années d’emprisonnement dans des conditions souvent très dures, et après avoir refusé d’être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, Mandela est relâché le 11 février 1990. S’inspirant alors de la pensée ubuntu dans laquelle il a été élevé, il soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk.

Ce que j’admire le plus chez Mandela, c’est la sincérité de son combat. Il combat vraiment pour ses idées et pour elles il accepte la prison, les souffrances, la privation temporaire de liberté, tout en défiant la mort. Une fois le combat gagné, Mandela sait pardonner à ses anciens adversaires. Il œuvre sincèrement pour la paix, sans haine inutile et en déployant cette force incommensurable qu’est la capacité du PARDON. Et, ce que nombre d’humains ne savent pas faire, il sait laisser sa place, laisser le pouvoir malgré les pressions de son entourage et de son camp.

Mandela n’a pas seulement œuvrer pour l’Afrique du Sud, il a œuvré pour toute l’Afrique, pour toute l’humanité.

 

Nelson Mandela